Porter le béret fut, jusqu’au siècle dernier, un élément d’identité culturelle pas seulement dans le pays d’Orthe. Pourtant, quelques hommes ont fait le choix de ne pas le porter. Ce fut le cas de mon grand-père Eugène qui le considérait comme un objet réservé à la basse classe, contrairement à son frère Pascal (photo ci-contre) qui l’a porté dès son plus jeune âge jusqu’à son dernier jour.

 

ORIGINE DU BERET

Depuis toujours les basques, les béarnais, les bigourdans et bien sûr les landais se disputent la paternité du txapela (prononcer « tchapéla »), du bérret, du capet ou du bounet.
Il a fallu une bourde de ce couillon de Napoléon III pour que l’adjectif « basque » soit définitivement accolé au mot « béret ». Mais les béarnais ont les archives pour eux. Personne ne viendra contester qu’ils sont les véritables inventeurs au 17ème siècle du côté de la vallée d’Ossau. Les landais, dont je suis, se consoleront en affirmant haut et fort que le béret ne peut être porté avec élégance que par eux.

 

UTILISATION

Dans la vie courante d’un gascon, il y a au moins deux bérets.

– Celui « de tous les jours » porté au travail, bien souvent culotté comme une pipe par l’acide lactique contenu dans la sueur du crâne. Le feutre stocke bien la moiteur! Imaginez ce que ça donne un jour de battère et de pintère ! Ce premier béret avait d’autres fonctionnalités. Il servait à chasser les mouches autour du jambon et à recadrer les enfants turbulents. Un petit pet amical derrière les oreilles et tout rentrait dans l’ordre.
• Extrait de la Chanson du béret de Perchicot et Jane Pierly, couplet 4 :
« Les parisiens dont l’enfant n’est pas sage,
Pour le fesser prennent un martinet,
Un martinet ! C’est un truc de sauvage,
Nous on lui flanque un bon coup de béret. »

– Et puis celui « du dimanche », porté le mercredi et le samedi au marché de Peyrehorade. Et aussi lors des fêtes de famille ou de village ou bien à l’église d’Orthevielle et, à la sortie, au jeu de quilles de 9 chez BELIN. C’est celui là qu’on mettait dans le cercueil.

– Pour les plus jeunes, un troisième béret est très important, c’est celui des férias et des bandas. Dans la tenue de festayre, de Bayonne à Pampelune, il accompagne le foulard bandana (le panuelo) et la ceinture en satin appelée cinta ou faja. Avec en option la gourde en peau nommée zahato.

Depuis les années 2017-2018 le béret est revenu à la mode. Des stars féminines ou masculines le portent plutôt bien n’est-ce pas?.

LE PORT DU BERET

La plupart du temps, on le porte sur la tête. Il existe un cas particulier où on le porte sous les pieds. Mais non, pas pour cirer le parquet mais pour réaliser, lors d’une course landaise, un « saut pieds-joints dans un béret » au-dessus d’une vachette rendue passablement nerveuse.
Il y a bien sûr plusieurs façons de porter la galette de feutre.
• A la militaire, réglementairement deux doigts au-dessus de l’oreille droite, incliné vers la gauche.
• A la chasseur alpin, jeté sur la tronche comme une pizza, mal cuite, en mal d’amour
• A la facho des années 30, beurk, je veux pas voir ça…
• A la Brigitte Bardot, Diü biban! quelle classe!
• A la dragueur, basculé vers l’avant en cachant l’œil droit (faut pas se tromper d’œil)
• A la marre de vivre, basculé vers l’arrière, cheveux libres au vent
• A la débile, enfoncé par-dessus les oreilles
• A la Jean Lassalle, avec la fierté béarnaise de la vallée d’Aspe
• A la festayre, rouge à Dax, Bayonne et Pampelune, vert à Peyrehorade
Et bien d’autres encore…
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Crédit photo : Philippe LABORDE.
Crédit images vidéo : Getty Images et Rue des Archives
Crédit audio : Disco Estrella Vol. 9 – King Africa – Paquito el chocolatero (Rmx 2006)

1 Commentaire

  1. Jean-Louis HAYET

    Sur la tête!