Jules & Joséphine MARSAL

Jules & Joséphine MARSAL

Jules MARSAL

Jules MARSAL

Né en 1888 à Auch, mon grand-père maternel est le fils de Anselme Alexis Joseph MARSAL maître de chai à Béziers(34) et de Marie DAIGNAN lingère. Jusqu’à l’âge de 12 ans, il sera élevé par sa mère avec son frère Raoul. Son père les reconnaîtra à l’occasion de son mariage avec Marie. A 21 ans, au Conseil de Révision, il est classé dans le Service Auxiliaire de l’armée pour « cicatrice vicieuse du jarret droit ». Il est soldat de 2ème classe dans la 17ème section d’Infirmiers Militaires. A 23 ans il est mis en réserve de l’armée active.

Sa vie toulousaine le rapprochera de Joséphine Mathilde BERGES native de Castelnavet(32) âgée de 24 ans, fille de Bernard BERGÉS et de Marceline DUPUY de Peyrusse Vieille(32). Jules et Joséphine sont toulousains. Lui, menuisier, habite 26 rue de la Chaîne puis 13 rue Denfert-Rochereau, elle, cuisinière, réside 21 rue de la Balance. Ils se marient à Toulouse en 1912 et occupent un appartement au 12 boulevard Lascrosses. A l’automne 1913, René Hector sera leur premier enfant.

Moins d’un an plus tard, c’est la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France, puis celle de la France et du Royaume-Uni à l’Autriche-Hongrie.

En septembre 1917, Jules est incorporé à la 21ème Compagnie du 287ème Régiment d’Infanterie, 6ème Bataillon du 3ème Corps d’Armée. Le chef de Corps est le Lieutenant-Colonel Pierre de BOUCHAUD DE BUSSY.

Si l’on se réfère au Journal des Marches et Opérations des Corps de Troupe(J.M.O), le parcours de combattant de Jules fut le suivant.

  • le 22/9/1917 son régiment est passé en revue par le Roi des belges à SOUILLY dans la Meuse.
  • Le 31/10/1917 il est en Lorraine à JEANDELINCOURT en Meurthe & Moselle.
  • Le 12/11/1917 dans son cantonnement un fil téléphonique « boche » est découvert avec à son extrémité une grenade.
  • Le 3/12/1917 sa compagnie monte en ligne, 2 blessés.
  • Le 10/12/1917 il subit un violent bombardement par obus asphyxiants à AULNOIS dans les Vosges.
  • Le 28/01/1918 on le trouve à VILLE AU VAL en Meurthe & Moselle
  • Durant le mois de mars 1918, il va bourlinguer dans la Meuse. Le 24 il est nommé 1ère classe.
  • Le 3/04/1918 il embarque en train à SAINT EULIEN dans la Marne.
  • Le 24/04/1918 il arrive dans la Somme à COTTENCHY.
  • Le 27/04/1918 il essuie une attaque allemande, 6 morts.
  • Le 29/04/1918 il est à la lutte dans le ravin de DOMART SUR LA LUCE.
  • Le 3/05/1918 il est cantonné à THEZY, le 15/05/1918 à HANGARD VILLAGE, le 30/05/1918 à RUMIGNY.
  • Le 2/06/1918, sa compagnie se déplace à PLACHY pour permettre aux hommes de laver leur linge dans la Celle.

La bataille de LATAULE(Oise)

La bataille de LATAULE(Oise)

  • Le 11/06/1918 marquera le début de la bataille de LATAULE dans l’Oise. L’objectif est de reprendre le village de LATAULE et sa forêt. Voici une description de l’attaque : « Les pertes grandissent sans cesse. Il ne reste plus qu’un seul officier. La plupart des chefs de section sont tombés mais les quelques gradés qui sont encore debout et les hommes qui s’accrochent au terrain n’attendent qu’une occasion pour bondir en avant ». Butin : 200 prisonniers, 11 canons, 14 mitrailleuses. Ce jour là, Jules gagnera sa citation à l’ordre de la Division « Au cours de l’attaque des positions allemandes, faisant partie d’une patrouille opérant sur un terrain difficile, a rempli sa mission avec un mordant remarquable », et sa Croix de guerre étoile d’argent.
  • Le 23/06/1918 il est nommé caporal.
  • Le 5/07/1918 il participe à l’exécution d’un coup de main sur la tranchée Napolitaine.
  • Le 23/07/1918 il obtient une permission pour aller voir sa fille Suzanne(ma mère) qui vient de naître à Belmont dans le Gers. A l’issue de sa courte visite, il déclare qu’il ne reverra plus sa fille…

La bataille du Bois des Loges(Oise)

La bataille du Bois des Loges(Oise)

  • Le 10/08/1918 cantonné à CONCHY LES POTS, il se heurte à une résistance allemande acharnée entraînant de lourdes pertes.
  • Le 12/08/1918 l’objectif est de s’emparer du Bois des Loges près de FRESNIERES, il fait route vers CANDOR.
  • Le 15/08/1918, FOCH et PETAIN félicitent les divisions qui ont mené l’attaque de LATAULE.
  • Le 17/08/1918 le Bois des Loges est conquis.

La bataille finale du Bois du Chapitre à CHEVILLY(Oise)

La bataille finale du Bois du Chapitre à CHEVILLY(Oise)

  • le 29/08/1918 l’attaque de CATIGNY est lancée à partir de la Ferme des Sangliers.
  • Le 30/08/1918 CATIGNY est prise, le régiment franchit le Canal du Nord et progresse vers CHEVILLY.
  • Le 3/09/1918 c’est l’attaque du Bois du Chapitre.« L’attaque se déclenche précédée d’un barrage roulant. Les compagnies de première ligne 22 et 23e du 6e Bataillon, 17e du 5e Bataillon se portent à l’avant de la manière la plus brillante, mais sont fortement gênées et éprouvées par le feu de mitrailleuses placées aux lisières des bois Figaro et Fix qui ne sont pas attaqués par la division voisine. Cependant elles progressent jusqu’à 80 mètres environ des mitrailleuses placées en avant de la lisière du Bois du Chapitre; seules, car les unités de gauche et de droite n’ont pas avancé, elles doivent s’arrêter. Le terrain est battu d’une façon intense par les mitrailleuses ennemies, les pertes sont lourdes, malgré tout les hommes restent là pendant 14 heures accrochés au sol, sans le moindre couvert, et toute la journée en butte à des tirs ajustés. Enfin, à la tombée de la nuit, ces braves reçoivent l’ordre de se replier pour permettre une nouvelle préparation d’artillerie ». Jules est « tué à l’ennemi » à 6 h du matin. Mort pour la France à 30 ans…un parmi 1,4 million de martyrs…Il est enterré au cimetière de Belmont.
  • Le 5/09/1918 c’est la prise de BUCHOIRE. « L’intensité du feu de l’artillerie allemande prend des proportions inouies ».
  • Le 4/11/1918 est le commencement de l’armistice avec l’Autriche.
  • Le 11/11/1918 l’armistice avec l’Allemagne est signé à Rethondes à 5 h du matin, les hostilités sont suspendues sur tout le front à 11 h.
  • le 25/11/1918 FOCH déclare « Vous avez gagné la plus grande bataille de l’Histoire et sauvé la cause la plus sacrée : la Liberté du Monde. Soyez fiers ! ».
  • le 11/12/1918 le régiment franchit le pont de MAYENCE(ville allemande, capitale du Land de Rhénanie-Palatinat), c’est le premier régiment français auquel revient l’honneur de franchir le Rhin.

Joséphine, notre "Bonne maman"

Joséphine à 24 ans

En 1927, après 9 ans de veuvage, Joséphine épouse Emile LAPEZE, lui même veuf de Jeanne COURTINE, qui assurera la table et le couvert de la petite famille dans sa maison située à l’entrée du village de Belmont. C’est dans cette maison que nous allions passer des vacances heureuses. Je me souviens des viviers entourant la maison dans lesquels nous pêchions de magnifiques tanches, du jardin potager avec son puits, du cep de vigne qui courait sur la façade, des nids de guêpes présents dans le mur de la grange que je « tutais » imprudemment et de l’escalier qu’il nous fallait gravir, une bougie à la main, pour aller se coucher à l’étage dans un lit profond et douillet. Pendant que je taquinais poissons et guêpes, ma sœur Claude passait tout son temps à jouer avec sa grande copine Claudine DESPLATS.

Handicapée par des problèmes de santé, notre grand-mère Joséphine, que nous appelions « bonne maman », fut rapatriée au sanatorium du château de Cauneille(40). A l’entrée de l’automne 1954, elle mourut en chantant à Orthevielle dans les bras de sa fille. Elle avait 67 ans. Elle repose à Orthevielle.

 

Sources :

Journal des Marches et Opérations des Corps de Troupe(J.O.M)

L’Historique du 287e Régiment d’Infanterie

Cartographie IGN Remonter le temps

 

La famille DUPORTUNE

La famille DUPORTUNE

Tout commence par la naissance mystérieuse de Marie OPPORTUNE le 21 avril 1781 à Bayonne.
Née de parents inconnus, elle fut présentée à l’Hospice de Bayonne à la réquisition de Mr
DUBROCQ menée par la veuve LAMARQUE, sage-femme. Elle fut baptisée par le curé DARRALDE
puis donnée une première fois en nourrice le 28 août 1781 à Jeanne DELMAS de Bayonne puis le
20 décembre à Anne POULIT de Saint Martin de Hinx (40) chez laquelle elle fut bien traitée.

25 ans plus tard, on la retrouve pour une raison inconnue incarcérée dans la Maison de Correction
de Bayonne où elle accouche le 7 mai 1806 à 19 h de Michel Dominique DUPORTUNE déclaré le
8 mai 1806 à 11 h par Catherine DAUPHINÉ sage-femme de 34 ans domiciliée à Bayonne. Le
père est inconnu. Dans la famille, il est raconté que lors de son conseil de révision Michel
Dominique aurait eu la possibilité de connaître l’identité de son géniteur. Il aurait refusé car celui ci
ne s’était jamais occupé de lui.
Michel fut mis en nourrice chez Catherine DAMESTOY épouse de Jean LAHITETE laboureur
métayer à la métairie du Bousquet appartenant à Mr BOLLEN de Sames.
Michel Dominique habitera Hastingues où il se mariera le 20 février 1829 avec Marie ROGER dite
Marianne née le 8 juillet 1809 à Sames (64) et domiciliée à Hastingues, fille mineure d’Antoine
ROGER et de Gracie BIPHOS.
Ils auront six filles et un garçon tous nés à Hastingues. Une des filles restera célibataire. Les
autres enfants seront à l’origine des branches MAISONNAVE(Guiche et Bidache),
BRIVET(Hastingues et Orthevielle), DUPORTUNE(Hastingues), DUBOUÉ(Sorde, Oeyregave et
Orthevielle), DASQUET(Oeyregave), ROGÉ(Saint Lon Les Mines et Orthevielle).
– Gracie Dominique dite Justine eut 8 enfants, Vincent, Marie, Marie, Charles, Marie Louise, Marcelline, Marcelline et Pierre.
– Justine dite Marie resta célibataire, elle fut placée toute sa vie dans de bonnes familles à Bayonne, Saint Jean de Luz et s’est retirée à Hastingues dans sa famille.
– Marie dite Cadette eut 2 filles, Marie dite Louise mariée à Jean DULAU à Hastingues et Jeanne dite Marie mariée à Jacques dit Eugène HAYET à Orthevielle.
– Charles eut 4 enfants, Marie, Bertrand, Louise et Michel.
– Marie dite Marcelline eut 8 enfants, Bertrand, Marie, Jean, Charles, Marie, Jeanne Marie, Jean Henri et Germaine.
– Gracie, mariée à Martin DASQUET, n’aura pas d’enfant. Son mari meurt accidentellement en gare de Puyoo en descendant du train à contre voie pour aller acheter son journal.
– Justine dite Célestine ou aussi Catherinette aura 7 enfants, tous nés à Orthevielle, Jean Prosper, Marie, Bernard, Suzanne dite Germaine, Henri, Julia dite Mathilde et François dit Henri.

Marie OPPORTUNE se présenta à l’Hospice de Bayonne le 10 juillet 1823 pour déclarer qu’elle
était à même de se marier et pour réclamer son acte de naissance.
Le mariage eut lieu le 12 août 1823 devant Thimotée LACHAPELLE maire de SAINT ESPRIT.
L’heureux élu fut Louis de TULIER, 43 ans manoeuvrier natif de DOGNEN(64) et fils de Jean de
TULIER et Marie de PEREUIL.

Nous n’avons pas retrouvé les actes de décès du couple.
Michel DUPORTUNE fut un contrebandier notoire. Il avait dressé son chien à l’avertir discrètement de la présence de la maréchaussée ou des douaniers embusqués le long des sentiers pyrénéens de contrebande. Il mourut le 26 novembre 1875 à Arthous à l’âge de 69 ans, son épouse Marie disparut le 1er mars 1892 à l’âge de 83 ans. Leurs enfants décédèrent en 1870(Gracie Dominique), en 1905(Justine dite Marie), en 1903(Marie dite Cadette), en 1930(Charles), en 1923(Marie dite Marcelline), en 1912(Gracie), en 1931(Justine dite Célestine).

Crédit photo : Philippe LABORDE

Raymonde, la douce obstinée

Raymonde, la douce obstinée

Raymonde

Raymonde à 18 ans

Raymonde FORTASSIER est née le 12 Juillet 1925 à Orthevielle, maison « Brie ». Son frère jumeau, Jean Raymond, meurt quatre jours plus tard de la maladie Bleue. Très bonne élève, elle suit sa scolarité à Orthevielle et obtient son certificat d’études haut la main en 1937. C’est avec un immense chagrin qu’elle quitte l’école. Elle fait sa communion le 15 Août 1937. A l’écoute de tous, son travail est désormais à Brie : seconde maman et soutien des anciens. Mais son rêve secret est de devenir missionnaire en Afrique. Sa vocation est née depuis bien longtemps. Possibilité est d’intégrer une congrégation, à Pau ou Ustarritz qui lui permettrait de réaliser son vœu sans bourse déliée pour les siens. Hélas, la situation familiale à Brie est alors difficile : sa mère Marie Louise est malade, hospitalisée et il y a tant de responsabilités à la ferme ! Lorsque les circonstances s’apaisent, l’abbé SOTERAS fait pression sur Raymonde pour qu’elle parte à Largenté à Bayonne[1] où elle pourrait s’occuper d’enfants…Raymonde accepte tout en sachant qu’elle se trompe. La veille de ce départ pour le couvent, elle fait ses adieux à l’abbé CAMIADE d’Hastingues qui essaie encore de la convaincre de poursuivre son rêve, qu’il est encore temps…

AU COUVENT DE LARGENTÉ A BAYONNE

Mais Raymonde a donné sa parole et le 3 Juillet 1944 au matin, elle part seule avec sa petite valise et prend le train pour Bayonne à la halte d’Orthevielle. La prise de voile a lieu le 3 janvier 1945. Devenue sœur Anne Marie, elle est désormais sœur converse[2], s’occupant des tâches domestiques(jardin, vaisselle, cuisine) et soins apportés aux religieuses âgées. Une hiérarchie impitoyable régit le couvent : Raymonde y perd sa santé(elle n’a pas accès aux enfants bien sûr) et quitte Largenté avant de prononcer ses vœux perpétuels(vers 1947-1948) tout en gardant sa foi.

DE RETOUR DANS SES LANDES NATALES

Le retour au village est difficile : le regard du monde est sévère. Elle n’a plus trop sa place à Brie car sa sœur Odette va s’y marier(mais n’y restera pas). Elle s’occupe alors de la catéchèse à Orthevielle, se forme pour être diplômée. Raymonde travaille à Saint Vincent de Paul lorsque les institutions d’enfants d’Indochine sont rapatriées. Elle suit des formations avec notamment un séjour dans le Loiret auprès des gitans ; puis enseigne à l’Ecole des Sœurs à Hastingues(au tournant des années 50 à 60) où elle est très heureuse et appréciée de tous. A Moliets elle s’occupe d’enfants dans le cadre de la colonie de vacances Magenta. Elle assure aussi la catéchèse à Peyrehorade auprès des tout petits vers 1960. Puis l’occasion se présente de rentrer aux Colibris à Labatut. C’est alors qu’elle se forme et passe avec succès son diplôme d’éducatrice et son permis de conduire.

Raymonde à 49 ans

Raymonde à 49 ans

DE RETOUR A BRIE

Vers 1967, elle est recrutée à Anglet au Nid Basque, maison pour enfants handicapés, qu’elle quitte en 1981-1982 lorsque la santé de Marie Louise se détériore. Désormais, c’est le retour à Brie où elle soigne ses parents jusqu’au bout, tout en étant très active au sein de la paroisse. Fin décembre 1994, elle entre dans l’Ordre des Vierges Consacrées, ordre dans le monde qui aide et visite les personnes âgées[3] . Raymonde se donne sans compter, s’occupe de l’église et du catéchisme et, au fil des années, passe peu à peu le relais. Placée en maison de retraite en 2014, suite à une chute, elle résiste encore une dernière fois et nous quitte le 6 Septembre 2019. L’abbé DUBOURDIEU ne l’appelait pas la « douce obstinée » pour rien !

Sur la photo ci-dessous figurent, de gauche à droite, Marie Louise FORTASSIER née DULAU, Roger LABORDE, Joseph FORTASSIER et Raymonde FORTASSIER.

La maison Brie à Orthevielle en 1950

[1] Couvent de Largenté à Bayonne : ensemble scolaire sous tutelle des Ursulines implanté depuis octobre 1920 sur les hauteurs du quartier Marracq.

[2] Pour les moniales, membre des ordres religieux catholiques chargé principalement des travaux manuels et des affaires séculières d’un monastère.

[3] Une vierge consacrée est une femme qui a été consacrée à Dieu par l’évêque diocésain selon un rituel très ancien: «la consécration des vierges». Sa fonction première est la prière.

Crédit photos : Philippe LABORDE

Une vie bien remplie !

Une vie bien remplie !

Anselme

Anselme

Anselme Alexis Joseph MARSAL est l’arrière-grand-père paternel de Chantal DUFOUR et maternel de Claude MINVIELLE et Jean-Louis HAYET. Il naît au cœur du Gers du côté de Mirande de parents espagnols. Ceux-ci résident dans deux villages de montagne, Llessui et Sauri, situés non loin du Val d’Aran et de la Principauté d’Andorre. Sa naissance intervient en plein milieu de la 3ème guerre carliste (1872-1876). Cette dernière déclenche d’importants mouvements de population. Des familles entières franchissent les Pyrénées pour se mettre à l’abri en France. Durant leurs séjours, ils louent leurs bras (on les appelle « brassiers ») pour subsister. Pendant que les hommes travaillent la terre, les femmes mendient. En 1866, on ne trouve pas leur trace dans le Gers. C’est en 1872 que toute la famille est présente à Lagarde-Hachan(32). Il y a là le grand-père Charles et son épouse Marie, son fils Antoine et sa Justine ainsi que leurs enfants. Ils sont présents en 1876 avec Anselme né 2 ans plus tôt, ainsi qu’en 1881 mais absents lors du recensement de 1886. Ils reviennent une dernière fois en 1891. A partir de 1896 la migration cesse. Charles, grand voyageur, meurt solitaire à l’âge de 72 ans dans une maison de location de Lagarde-Hachan.

Durant ces 20 années, les jeunes font des conquêtes et s’installent définitivement sur notre sol. C’est le cas d’Anselme qui, âgé de 14 ans, engrosse une Marie gersoise de 9 ans son aînée ! La voilà, en deux coups de cuiller à pot, maman de notre grand-père Jules. L’année suivante, Anselme, décidément en forme olympique, engrosse à nouveau la bougresse et son deuxième fils Raoul apparaît. A 15 ans, le tireur d’élite n’était pas prêt pour assumer un rôle de père. Il laisse donc sa dulcinée s’occuper des marmots pendants 12 années. C’est en 1900 qu’il se décide à épouser la maman et à reconnaître enfin officiellement sa paternité qui figure désormais sur l’acte de mariage.

Deux autres bambins, Joseph et Maurice viennent agrandir la famille en 1901 et 1905. Quatre ans plus tard, Marie décède à Auch à l’âge de 44 ans au 37 rue Rouget de Lisle, apparemment seule.

Pour Anselme une autre vie commence. En 1912, on le trouve à Caux (34), il est maître de chai à Béziers tout proche. Cette année là, il fait la connaissance de Victorine alors jeune trentenaire mariée. Et, encore une fois, l’histoire se répète, Victorine donne naissance à Hubert. Les langues de peille du village prétendent que la paternité revient à l’incorrigible Anselme. Elles en veulent pour preuve le troisième pnom d’Hubert, Alexis, identique au deuxième prénom d’Anselme…

Victorine

Victorine

En 1914, il figure sur une liste d’hommes mobilisables à Caux mais finalement il échappe aux combats de la grande guerre. En 1920, il épouse à Caux Victorine veuve depuis deux ans. Au recensement de 1936, alors âgé de 62 ans, on le trouve avec Victorine à Neffiès(34). Il est ouvrier agricole dans l’exploitation viticole de la famille Marcorelles. Il décède l’année suivante au printemps 1937 à Néffiès. Victorine décède elle aussi dans ce même village en 1952.

R.I.P. Anselme !

Je remercie Jean-Pierre ROUX, arrière-petit-fils de Victorine, pour les photos d’Anselme et Victorine ainsi que les informations fournies sur les tribulations du couple.